Vérifier l’usure de ses plaquettes et les changer
Cette opération fait partie des plus classiques et importantes vérifications à faire sur son vélo, et l’on comprend vite pourquoi. Des plaquettes trop usées ne vont plus freiner et vous ralentir comme il faut. Elles risquent également de détériorer le disque si l’on attend vraiment trop, voir les pistons ou tout l’étrier de frein dans le cas extrême où le disque viendrait à casser… Voici donc comment vérifier l’état de vos plaquettes, et les changer si besoin.
Durée : entre 5 et 20 minutes
Matériel nécessaire :
- Une clé Allen ou une petite pince à bec plat selon le type d’axe de maintien des plaquettes.
- Un tournevis à tête plate ou idéalement un repousse pistons.
- Pratique si besoin : du papier à poncer pour redonner un coup de neuf aux plaquettes et du nettoyant frein pour le disque.
Préparation et mise en garde :
Les plaquettes se situent à l’intérieur de l’étrier de frein. Pour changer les plaquettes, on aura certainement besoin de repousser les pistons. Il convient donc d’enlever la roue pour pouvoir libérer l’étrier du disque et travailler correctement. À partir de ce moment, interdiction de toucher aux leviers de freins, ce qui ferait ressortir les pistons !
Étapes :
Sur certains freins, on peut directement vérifier l’usure des plaquettes sans démonter la roue ni les plaquettes en regardant par dessus ou dessous l’étrier. On peut freiner pour que les plaquettes viennent se plaquer contre le disque pour rendre la tâche plus facile. Si l’on a un doute ou que le frein ne permet pas cette vérification, c’est parti pour les étapes suivantes.
Contrôle de l’usure en regardant au dessus de l’étrier
- Idéalement, on place le vélo sur un pied d’atelier.
- On dévisse l’axe de la roue et on enlève la roue.
Il peut s’agir d’un axe qui se visse avec une petite goupille au bout. Dans ce cas, enlever la goupille puis dévisser l’axe pour le retirer. S’il s’agit d’une goupille plus classique, utiliser une pince pour détordre son extrémité puis la retirer.
Retirer la goupille de l’axe à vis.
Les plaquettes devraient maintenant sortir assez facilement par le haut ou par le bas de l’étrier selon le modèle.
Il doit rester suffisamment de garniture sur les plaquettes (au moins 1 ou 2mm), et il doit y avoir de la marge avant que la garniture ne vienne au niveau du ressort métallique : un point d’usure à ne pas atteindre ! S’il y a encore de la marge, on peut remonter les plaquettes, sinon on continue le tuto pour les changer.
Contrôle de l’usure : la garniture est suffisante et il y a de la marge avant d’arriver au niveau du ressort.
Tant qu’à faire, si l’on change les plaquettes, autant en profiter pour vérifier que le disque n’est pas pollué par un corps gras qui altère le freinage. On peut prendre un mouchoir (ou un doigt) propre et le passer sur le disque. S’il y a des traces noires, c’est mauvais signe, il vaut mieux dégraisser son disque avant de mettre les nouvelles plaquettes. Au besoin j’utilise le nettoyant frein de chez Muc Off, mais je garde à l’esprit que le meilleur moyen de ne pas avoir à dégraisser ses disques, c’est de faire attention lorsque l’on manipule de la graisse / des lubrifiants…
Le Nettoyant frein Muc Off Disc brake cleaner
Et puis puisqu’on est sur place, c’est aussi le moment de vérifier que le serrage des fixations du disque !
Cela n’est pas forcément nécessaire si l’on remet les mêmes plaquettes. Si l’on remet des plaquettes neuves, la garniture sera plus épaisse et une fois les plaquettes installées, on y risque d’avoir (beaucoup) de mal à venir glisser le disque entre les plaquettes. Pour cela, il faut repousser les pistons avant de tout remettre en place.
Je vous conseille de remettre en place les anciennes plaquettes (ou d’effectuer cette opération avant de les enlever quand on sait que l’on va les changer), et d’utiliser un repousse piston pour faire rentrer les pistons juste ce qu’il faut. L’avantage d’utiliser les anciennes plaquettes est que l’on ne risque pas d’abîmer les nouvelles, ni les pistons pour ceux qui le font sans plaquettes installés. À défaut d’un repousse piston, on peut utiliser un tournevis à tête plate large par exemple, ou un démonte pneu bien plat et rigide par exemple.
Utilisation du repousse piston avec les anciennes plaquettes installées
Placer le ressort de rappel entre les deux plaquettes et insérer l’ensemble dans l’étrier pour les mettre en position.
Remettre l’axe à vis de maintien en place (avec sa goupille), ou la goupille que l’on prendra soin de tordre à nouveau à son extrémité une fois mise en place pour ne pas qu’elle puisse se retirer.
Remettre la roue en place avec son axe. Si les pistons sont bien en place, cela ne devait pas poser de problème, sinon on peut tenter de repousser les pistons à nouveaux si le disque ne passe pas.
Effectuer quelques coups de frein pour que le système se mette en place. Cela peut arriver que les plaquettes viennent frotter sur le disque. Si les pistons étaient trop sortis et que cela frotte des deux côtés, cela devrait vite se remettre en place au moment du rodage. Si cela frotte que d’un côté, un peu desserrer un peu les deux vis de fixation de l’étrier, freiner, et resserrer les vis pour recentrer l’étrier comme il faut.
Et oui ce n’est pas le moment de partir pour une séance de manuals ! Il va falloir roder les plaquettes pour qu’elles soient efficaces. Pour cela, on peut faire une trentaine d’accélérations avec un freinage de deux secondes jusqu’à l’arrêt après chaque accélération. Et si on veut faciliter les accélérations, on peut le faire en descente. Ne pas freiner pendant 3 minutes dans une longue descente en continue au risque de “glacer” les plaquettes ! Dans ce cas, on peut les frotter sur du papier à poncer pour récupérer ça.